Et puis tu peux plus te les voir en peinture

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Avec mon premier enfant, j’avais tellement peu de recul sur cette situation qui m’échappait complètement que ça ne m’avait même pas effleuré l’esprit. J’étais à bout de nerf. Je criais, je hurlais, j’arrivais au boulot le mascara sous le menton d’avoir trop pleuré dans ma voiture. Un jour SweetL m’a dit « tu me fais peur maman ». Putain, je lui fais peur. Moi aussi je me fais peur. Je me reconnais pas. Donc j’ai culpabilisé. Ah la culpabilité de la jeune primipare. Naïvement on croit que c’est le sort de toute jeune mère. Tu galères, tu fermes ta gueule et tu culpabilises quand tu te transforme en ton double démoniaque.

Fort heureusement, avec le deuxième, t’es plus détendue. Un peu à l’image de ton périnée en qui tu n’auras plus jamais confiance comme avant. Avec le deuxième tu as compris, ENFIN, qu’une bonne mère n’est pas une mère qui gère tout, du ticket de cantine, à la panière de linge en passant par des repas bio de 5 fruits et légumes par jour tout en étant parfaitement épilée.

Une bonne mère est avant tout une mère qui fait ce qu’elle peut, du mieux qu’elle peut, et surtout une mère bien dans ses basket.

Une mère bien dans ses baskets c’est une mère qui prend du temps pour être aussi fille / femme / copine.

Une mère bien dans ses baskets c’est une mère qui va boire des mojitos avec ses copines, va courir quand elle en a envie, ou tout simplement se prend ½ RTT pour ne rien faire (ou pour faire son ménage sans petite personne de moins de un mètre dans ses pattes et avec un pod cast dans les oreilles).

Une bonne mère c’est une mère qui, avant d’être une mère heureuse, est une femme épanouie.

On m’a toujours dit « quand tu fais de la merde, tu reçois de la merde ».

Quand t’es au bout de ton slip, charge mentale au taquet et charge émotionnelle prête à exploser, forcément, tes ondes négatives tu les reprends en pleine gueule.

Alors en toute honnêteté, faut que je vous dise : en ce moment, mes enfants, je peux plus me les blairer.

Ils sont pas plus chiants que la moyenne. Pas plus chiants que leur moyenne non plus.

Mais ma charge émotionnelle, elle, elle en plein le cul de devoir justifier que si, on se lave les dents 2 fois par jour, même si t’as pas envie. Ma charge émotionnelle elle est fatiguée de n’avoir que des leggings trop grands à cause d’un enfant qui tire dessus H24 parce qu’il veut être porté. Ma charge émotionnelle elle est au bout du rouleau de se retrouver à couper une tomate avec une seule main. Parce que je sais pas si t’as essayé, mais c’est pas possible. La tomate.

Ma charge émotionnelle, elle non plus, elle ne peut plus se les voir en peinture !

Alors ce matin, quand, comme chaque matin, le grand a mis 2 jours et demi pour trouver ses chaussures et le petit s’est débattu en hurlant parce que visiblement, le port de la doudoune était optionnel (au mois de Mai en même temps, il a pas vraiment tort), j’ai craqué.

J’ai hurlé. Et je suis allée me calmer dans une autre pièce. Et j’ai de nouveau hurlé. Tellement fort que je m’en suis fait mal à la gorge. Et j’ai laissé couler une larme. Puis je me suis excusée.

Pas d’être épuisée. Non. On s’excuse pas d’être épuisée.

Je me suis excusée d’avoir hurlé. Evidement que ça ne sert à rien, si ce n’est te défouler. Mais je leur ai expliqué que les Mamans aussi parfois elles étaient fatiguée. Que les Mamans aussi ça leur arrivait de craquer.

Je te dis pas que j’ai pas culpabilisé. Bien sûr que si. Petit introspective rapide, faut te détendre ma grande, va courir, va baiser, va vomir, mais détend toi, c’est pas à eux de prendre pour le monde entier que tu crois porter sur tes épaules.

Alors ce soir je vais les câliner un peu plus longuement que d’habitude.

Ce soir je vais leur expliquer que je vais essayer de m’améliorer pour ne plus crier MAIS que eux doivent m’aider aussi, que les chaussures elles sont tous les matins au même endroit, que la doudoune, c’est pas une option et que tes chicots, mon petit pote, ils vont tomber si tu les laves pas.

Et vu que ma casquette de mère de famille j’ai envie de la carrer dans un orifice du chien (je vous laisse choisir lequel), ce soir je vais essayer d’être femme plutôt. Ma charge émotionnelle devrait bien se détendre là 😉

Cœur sur vous (et je vous jure, même quand ils me sortent par les yeux, je les aime plus que tout – promis craché)

4 commentaires sur “Et puis tu peux plus te les voir en peinture

  1. J’ai beaucoup ton article, vraiment. Je le trouve honnête et authentique et presque thérapeutique finalement, parole de psy ! Beaucoup de maman cherchent la perfection et s’épuisent littéralement. La bonne maman est celle que tu as décrite, imparfaitement parfaite 😉

    Line de https://la-parenthese-psy.com/

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    1. Merci! C’est un peu le but de ce blog que j’utilise comme une thérapie pour apaiser mes petits maux 😉 je me suis tellement épuisée moralement avec mon aîné que plus jamais je ne veux revivre ça.

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